
Badou – Une journée de sensibilisation sur la Constitution de la 5ᵉ République a mobilisé, le jeudi 22 mai, des leaders communautaires, religieux, syndicaux et représentants d’ONG des trois communes de la préfecture de Wawa.
Organisée par l’association Pont Citoyen, cette initiative visait à éclairer les populations sur les enjeux institutionnels et socio-économiques de cette réforme, adoptée en mars 2024 pour instaurer un régime parlementaire au Togo.

L’événement a permis de détailler les innovations majeures de la 5ᵉ République, notamment le passage d’un système semi-présidentiel à un modèle parlementaire. Comme l’a souligné le professeur Tontasse Essohanam, enseignant-chercheur, cette réforme réduit les coûts liés aux élections présidentielles, désormais remplacées par un scrutin indirect où le chef de l’État est élu par les parlementaires et sénateurs.

« Cette Constitution favorise une collaboration étroite entre le gouvernement et la majorité parlementaire, évitant les blocages institutionnels et garantissant une meilleure gestion des ressources publiques », a-t-il expliqué, insistant sur les économies générées pour financer des projets sociaux prioritaires.

Le sénateur Me Sessénou Fiatouwo a ajouté que le président de la République, désormais « arbitre neutre », incarne l’unité nationale, tandis que le président du Conseil (Premier ministre), issu de la majorité parlementaire, pilote la politique économique et sécuritaire. « Cette séparation clarifie les rôles et renforce la stabilité politique », a-t-il affirmé, citant l’exemple de la réduction des tensions post-électorales grâce à une meilleure représentation des courants politiques.
Les échanges ont mis en avant l’inclusion des droits sociaux et environnementaux dans la Constitution, inspirés de la Charte de 2004 mentionnée dans le préambule de la loi fondamentale française.

Les participants ont été sensibilisés à l’importance d’une démocratie participative, où les citoyens peuvent influencer les décisions via des mécanismes comme les pétitions législatives ou les consultations locales.
Pont Citoyen a insisté sur le rôle des leaders communautaires dans la diffusion de ces informations. « Vous êtes des relais essentiels pour dissiper les craintes et expliquer comment cette réforme protège les intérêts de tous, notamment des jeunes et des femmes », a déclaré un membre de l’association, rappelant que la Constitution garantit l’égalité d’accès aux mandats électoraux.

Les participants ont salué la clarté des explications, notamment sur : La limitation des mandats : Le président du Conseil ne peut rester en fonction sans majorité parlementaire, évitant les dérives autoritaires ; L’intégration des chefs traditionnels : Leur rôle consultatif lors des réunions semestrielles avec le président et le Premier ministre a été mis en avant comme un gage de dialogue social.
Un chef traditionnel de wawa a confié : « Nous comprenons maintenant que cette Constitution n’est pas un texte distant, mais un outil pour notre quotidien, comme l’accès à l’eau ou aux soins ».
Pour Pont Citoyen, ces rencontres s’inscrivent dans une série de dialogues nationaux visant à préparer les élections locales de 2026.

Le sénateur Fiatouwo a conclu : « L’adhésion populaire à cette réforme est cruciale. En maîtrisant ses mécanismes, les Togolais pourront mieux défendre leurs droits et participer activement à la construction nationale ».
Cette initiative illustre la volonté des autorités et de la société civile de transformer la Constitution en un levier concret de développement, combinant stabilité institutionnelle et justice sociale.
Togoreport/Landrykoss