Tisser des Nouveaux Liens : l’art et la recherche pour la réécriture de l’histoire du Togo et de l’Allemagne

Du 10 au 16 mars 2025, un atelier artistique a eu lieu à l’Espace Azankpo à Ahépé (situé à 60 km de la capitale togolaise Lomé) en tant que point de rencontre dynamique pour l’échange multidisciplinaire.

Préparant cet événement, le Goethe-Institut Lomé a été un partenaire de coopération pour un atelier scientifique qui s’est tenu les 7 et 8 mars 2025, réunissant des artistes, des chercheurs et des professionnels des musées des deux pays.

Lors des différents ateliers, huit artistes togolais et issus de la diaspora travaillent en collaboration avec les perspectives des chercheurs présents de l’Ethnologisches Museum et du Zentralarchiv des Staatliche Museen zu Berlin. Ils exploreront les relations entre le Togo et l’Allemagne, ainsi que les liens entre mémoire coloniale et formes d’expression contemporaines telles que la peinture, la sculpture, l’installation, la photographie ou la performance. Les œuvres artistiques créées pendant l’atelier seront étroitement liées aux « collections » historiques et présentées dans le cadre de l’exposition.

Les ateliers constituent le point de départ du développement collaboratif d’une nouvelle exposition permanente qui ouvrira ses portes au Humboldt Forum fin 2026. L’exposition s’intègre en tant que nouvelle partie importante dans la présentation des « collections » de l‘Ethnologisches Museum au Humboldt Forum, qui met l’accent sur l’histoire des anciennes colonies allemandes une attention particulière. Le projet d’exposition s’inscrit dans le cadre d’une collaboration dynamique et à long terme entre les institutions allemandes et togolaises, des scientifiques, des communautés locales et des artistes.

Le projet s’inscrit dans le cadre de l’initiative du « Kollaboratives
Museum » (CoMuse) de l’Ethnologisches Museum et le Museum für Asiatische Kunst. CoMuse vise à créer des approches multiperspectives pour développer des recherches basées sur les « collections » et de créer de nouveaux formats de processus collaboratifs afin d’encourager la décolonisation et l’innovation pour intensifier durablement la diversification des pratiques muséales.

De grands projets pour 2026

L’Ethnologisches des Staatliche Museen zu Berlin prévoit pour fin 2026 une exposition permanente, élaborée de manière collaborative, qui traitera scientifiquement et artistiquement des « collections » togolaises à Berlin. Sous le titre « Tisser des Nouveaux Liens », le musée pousse la réflexion sur ses « collections » coloniales en étroite collaboration avec des artistes contemporains et chercheurs du Togo.

Cette coopération, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Das Kollaborative Museum » de l’Ethnologisches Museum et le Museum für Asiatische Kunst, ouvre de nouvelles perspectives et soulève des questions essentielles sur les liens entre le Togo et l’Allemagne, le rôle des « collections » historiques, ainsi que le dialogue entre le passé colonial et le présent postcolonial. L’approche du projet crée un espace innovant et collaboratif pour la création artistique, la recherche scientifique et l’échange transculturel.

L‘aspect central de la réflexion sur l’histoire germano-togolaise porte sur les biens culturels du Togo présents dans les « collections » de l’Ethnologisches Museum. Il s’agit d’environ 1 800 biens culturels, de plusieurs centaines de photographies coloniales ainsi que de nombreuses archives sonores.

Ces « collections » ont été constituées à partir du milieu du XIXe siècle et reflètent les différentes formes d’appropriation, y compris les vols violents, mettant en lumière les rapports de pouvoir extrêmement asymétriques de l’époque coloniale.

Certaines parties de la « collection » sont actuellement attribuées à l’actuel Ghana dans la base de données du musée, car le « Togoland » historique a été divisé entre la France et la Grande-Bretagne après la fin de la période coloniale allemande en 1918.

Le « Togoland britannique » a été intégré en 1957 aux nouvelles frontières de l’État du Ghana, aux côtés de la « Gold Coast ».

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