Odon-Itsu 2025 : La conférence-débat d’Anié ouvre la voie vers une renaissance culturelle et sociale du Grand-Ogou

Le dimanche 3 août 2025, la ville d’Anié a vibré au rythme d’un dialogue historique.

Dans le cadre des préparatifs de la 52ᵉ édition de la fête Odon-Itsu, dont l’apothéose est prévue le 9 août, le comité d’organisation et les chefs traditionnels ont animé une conférence-débat sur le thème : « Odon-Itsu, socle de cohésion sociale, de l’unité et du développement harmonieux du Grand-Ogou ».

Réunissant députés HODIN Eké Kokou, ADJOLA Abalo, président du comuté d’organisation, FONGBEMI Fontsè, maires Anié 1 et 2, leaders communautaires, revendeuses d’ignames et organisations de jeunesse, cet événement a transformé la salle de conférence en un laboratoire d’idées pour l’avenir du Grand-Ogou.

(Une exploration profonde des racines et de la symbolique d’Odon-Itsu) :

Le conférencier M. Akakpo Justin a rappelé que l’Odon-Itsu incarne bien plus qu’une fête agricole : c’est un patrimoine vivant unissant les trois préfectures du Grand-Ogou (Est-Mono, Ogou et Anié).

Depuis sa reconnaissance officielle en 1973, cette célébration a évolué en un cadre globalisant, mêlant rituels sacrés, mémoire collective et transmission intergénérationnelle.

L’igname, tubercule sacré et lien spirituel :

Symbolisant l’abondance et la gratitude envers les divinités protectrices (comme Iwaya), l’igname nouvellement récoltée est au cœur de rituels de bénédiction et de partage.

Ces pratiques, expliquées par les chefs traditionnels, renforcent le lien entre les vivants et les ancêtres, un pilier de la cohésion sociale.

Les défis contemporains : entre préservation et modernité :

Les débats ont révélé des enjeux critiques : Désaffection agricole : L’abandon de la culture d’igname au profit d’autres productions, exacerbé par les aléas climatiques ; Exode rural : La jeunesse quitte les terres, fragilisant la transmission des savoirs ; Commercialisation : Difficultés d’écoulement des récoltes malgré la demande croissante.

Crises identitaires et fractures sociales :

M. Lawani Illalou a souligné le non-respect croissant des valeurs ancestrales, illustré par des conflits passés comme la profanation des rituels. Ces tensions rappellent que la paix sociale repose sur le respect des institutions spirituelles et la réparation symbolique.

Odon-Itsu comme levier de développement harmonieux :

Le député ODIN Eké Kokou a insisté sur la dimension économique de la fête : création de marchés temporaires, promotion des produits locaux et attrait touristique. Selon lui, « Odon-Itsu doit devenir une vitrine des savoir-faire agricoles et artisanaux » pour générer des revenus durables.

Innovations proposées lors des débats

Filière igname structurée : Appui technique aux producteurs, circuits de distribution optimisés ; Tourisme culturel : Capitaliser sur les danses cultuelles, les concours culinaires et les rituels pour attirer des visiteurs.

En clôture, M. FONGBEMI Fontchè, président du comité, a résumé l’esprit de la conférence : « Odon-Itsu n’est pas un folklore, mais un ciment social. Son succès dépend de la mobilisation de chaque fils et fille du Grand-Ogou ».

Alors que l’apothéose du 9 août approche, cette conférence a posé les bases d’un renouveau concret à des rituels restaurateurs et le dialogue entre générations où culture rime avec économie et cohésion.

« L’igname unit les mains qui plantent, les racines qui poussent et les buttes qui nourrissent. Elle est notre patrimoine vivant ».

Togoreport/Landrykoss

PARTAGER LE LIEN