La corruption demeure une plaie tenace qui gangrène divers secteurs de la société, et les marchés publics sont l’un des terrains les plus propices à ce fléau.
Ce constat a été réaffirmé ce lundi par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées ( HAPLUCIA), mettant en lumière la vulnérabilité des agents publics chargés de la gestion de ces marchés.
Malgré la clarté des dispositions prévues dans le Code d’éthique et de déontologie dans la commande publique, les pratiques corruptives persistent.
Le code impose aux agents publics une obligation de probité, leur interdisant tout comportement contraire aux principes d’intégrité et de morale publique.
Parmi les interdits figurent le détournement de fonds publics, la corruption, le trafic d’influence, le népotisme, la discrimination et l’indiscrétion administrative.
Il est également formellement interdit aux agents d’accepter ou de réclamer tout paiement, don, cadeau ou autre avantage en nature susceptible d’influencer l’accomplissement de leurs fonctions.
Les agents doivent s’abstenir de recevoir des présents ou avantages pour eux-mêmes ou pour les membres de leur famille ou amis, lorsque ceux-ci pourraient influencer leurs décisions ou actions professionnelles.
“Les marchés publics, principale porte de sortie des deniers publics, sont l’un des secteurs les plus exposés aux risques de corruption”, a déclaré Kimelabalou Aba, président de la HAPLUCIA.
Il a souligné la difficulté de quantifier le coût exact de la corruption dans ce domaine en raison du caractère clandestin des pratiques.
Néanmoins, en se référant aux estimations de l’organisation internationale Transparency International, M. Aba a estimé que les dommages causés par la corruption dans les marchés publics peuvent représenter entre 10 et 25 % de la valeur d’un contrat, et dans les cas les plus extrêmes, jusqu’à 50 %.
La corruption dans les marchés publics ne se limite pas à une simple question financière.
Elle peut avoir des conséquences tragiques.
M. Aba a rappelé que la mauvaise exécution des ouvrages publics, tels que les routes ou les infrastructures sanitaires et scolaires, peut entraîner des drames, allant jusqu’à la perte de vies humaines.
De plus, l’administration de médicaments de qualité inférieure ou contrefaits, conséquence directe de la corruption, constitue une menace grave pour la santé publique.
Face à ce défi, la nouvelle équipe gouvernementale s’est engagée dans la modernisation de la vie publique, avec une exigence accrue de redevabilité.
Des ateliers régionaux seront organisés à travers tout le pays pour sensibiliser davantage aux dangers de la corruption et renforcer les mécanismes de prévention.
Bien que l’éradication complète de la corruption soit un objectif ambitieux, la HAPLUCIA reste déterminée à réduire significativement ce fléau, avec pour objectif de limiter le nombre de victimes et d’ assurer une gestion plus transparente et responsable des marchés publics.
Togoreport/Landrykoss