Les conflits armés et intercommunautaires, ainsi que l’activité accrue des groupes extrémistes, ont créé une situation instable qui a forcé de nombreuses communautés pastorales à abandonner leurs terres ancestrales.
Cette insécurité a entraîné des déplacements massifs de communautés pastorales vers les zones côtières, mettant en lumière de nouveaux défis pour les pays concernés.
Selon des rapports récents, environ 2,5 millions de personnes ont été déplacées dans la région sahélienne, avec une augmentation notable de la migration vers les régions côtières.
L’arrivée massive de ces populations exerce une pression considérable sur les infrastructures urbaines et les services sociaux déjà souvent insuffisants dans les zones d’accueil.
À Accra, au Ghana, les autorités ont signalé une augmentation de 20 % de la demande en services de santé et d’éducation depuis le début de la crise.
Ce flux migratoire soudain est également source de tensions et de conflits dans les zones d’accueil.
Les conflits pour l’accès aux ressources, telles que l’eau et les pâturages, ont augmenté de 30 % au Togo, créant des défis supplémentaires pour les gouvernements locaux.
Face à cette crise, des représentants des gouvernements du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo sont en conclave depuis hier mercredi à Lomé pour un dialogue régional.
Cette rencontre, axée sur le thème de la sécurité nationale, la protection des réfugiés et le pastoralisme, vise à favoriser le dialogue intergouvernemental et à trouver des solutions concertées.
L’objectif principal de ce dialogue est de discuter de la manière dont les États de la région peuvent respecter leurs obligations internationales en matière de protection des réfugiés tout en répondant aux préoccupations de sécurité nationale.
La ministre de l’Action sociale du Togo, Lolonyo Apedoh-Anakoma, a souligné l’importance de ce dialogue : “Certaines thématiques qui sont sources d’insécurité doivent retenir notre attention, à l’exemple du pastoralisme qui, non seulement est un facteur de développement économique, mais en même temps, une source de menace pour la sécurité nationale et de conflits intercommunautaires.”
Selon Mme Apedoh-Anakoma, la gestion de cette situation requiert une approche coordonnée et des efforts concertés pour garantir la sécurité et la stabilité tout en assurant la protection et le bien-être des populations déplacées.
Les experts estiment que des investissements de l’ordre de 150 millions de dollars sont nécessaires pour renforcer les infrastructures et les services dans les zones d’accueil.
La crise pastorale et sécuritaire nécessite une réponse rapide et coordonnée des gouvernements régionaux pour garantir la sécurité, la stabilité et le développement économique tout en respectant les droits des populations déplacées.
Togoreport/Landrykoss