Il a été reçu hier mercredi par le président Aleksandar Vucic.
Prof. Robert DUSSEY a vanté “les valeurs communes et le socle historique des relations privilégiées qui lient les deux pays.”
Il s’est également entretenu avec le ministre de la Défense, Miloš Vučević. L’occasion de rappeler “la convergence de vues sur la nécessaire coopération internationale pour venir à bout des fléaux du terrorisme en Afrique de l’Ouest”, a-t-il indiqué.
Il a également eu un entretien avec le président de l’université de Belgrade, Vladan Djokic. Des échanges sont envisagés avec les universités publiques togolaises.
Un pied à l’Ouest, l’autre à l’Est, la Serbie est assise entre deux chaises.
D’un côté, la Serbie a voté en mars 2022 la résolution de l’ONU condamnant l’invasion de l’Ukraine et exigeant le retrait des forces armées russes. De l’autre, elle se refuse à prendre toute sanction contre la Russie, devenant le seul pays européen à s’aligner avec la Biélorussie.
Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, après un silence pesant, le président Aleksandar Vucic s’est contenté de souligner l’importance du droit international et de soutenir l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
“Non-aligné”. Ainsi se veulent être les gouvernements serbes successifs, pour préserver leurs intérêts tant économiques que politiques. Une position héritée de la période yougoslave durant la Guerre froide.
Depuis des années, Aleksandar Vucic jongle avec succès entre l’Est et l’Ouest, décrochant de substantiels soutiens financiers de l’Union européenne tout en concluant d’importants accords économiques avec la Chine.
La Serbie négocie depuis 2014 son adhésion à l’Union européenne (UE) et réalise la majorité de son commerce extérieur avec elle (64,5 % en 2020, selon les chiffres du ministère de l’Économie).
Le pays fait partie du programme de Partenariat pour la paix de l’Otan et, en signant un accord de stabilisation et d’association avec l’UE, la Serbie a accepté d’aligner sa politique étrangère et de sécurité sur celle de l’Union.
La Serbie a cependant besoin du soutien diplomatique de la Russie sur la scène géopolitique, notamment concernant le Kosovo. Moscou use de son droit de veto pour empêcher la reconnaissance formelle de cette ancienne province serbe, majoritairement peuplé d’Albanais, qui a déclaré son indépendance en 2008.
La Serbie n’a pas véritablement de politique africaine. Sa présence sur le Continent est encore limitée, mais elle compte s’appuyer sur de nouveaux soutiens parmi lesquels le Togo.